[Portrait] Sandrine Charpentier, fondatrice de Mixity et activatrice de l’égalité professionnelle 💪🏼

Journaliste reconvertie vers les relations publiques et la transformation digitale, Sandrine a toujours eu à coeur d’avoir un impact social dans ses activités.

Deux entreprises, une association (et pas n’importe laquelle, 👋🏽 Femmes du digital Ouest) et moult accompagnements sur le leadership féminin et la mixité en entreprise plus tard, elle se lance dans sa nouvelle aventure entrepreneuriale en 2019, avec ses acolytes Dominique Crochu et Jérôme Fortineau.

Mixity est un outil digital qui permet aux organisations d’évaluer leur politique diversité et inclusion, autour de 5 grands pans : l’égalité femme-homme, le handicap, le multi-culturel, le multigénérationnel et enfin l’orientation sexuelle et l’identité de genre.

Au même titre que les performances économiques ou environnementales, Mixity pilote les performances sociales de ses entreprises clientes.

💰 Chère Sandrine, quels ont été les modes de financements de Mixity ?

Nous avons d’abord engagé nos premiers investissements sur nos fonds propres, puis avons bénéficier du soutien de Bpifrance avec la bourse French Tech. Et surtout, nous sommes allés à la rencontre de nos premiers clients pour financer un pilote avec Orange, Axa, Allianz, Sthree, BPCE, ING qui ont tout de suite cru au projet d’empreinte diversité et inclusion. Ensuite, notre banque BNP et France Active nous ont fait confiance pour continuer d’innover.

En 2022, des Business Angels avec des domaines d’expertises complémentaires nous ont rejoints, pour basculer notre solution digitale vers le modèle SAAS.

Concernant la recherche de financements, j’ai eu mes propres difficultés, que je retrouve aussi chez d’autres femmes entrepreneures avec lesquelles j’échange régulièrement. Le fait de douter beaucoup par exemple – et d’oser le dire ! – de vouloir démontrer deux fois plus, de ne pas oser « trop » demander, de jouer les premières de cordée… J’ai entendu une phrase récemment d’une membre du Comex d’IBM, Alexandra Ruez, qui est très engagée sur la question des femmes dans la tech. Elle disait très justement : « Mesdames, arrêtez de vouloir être parfaites, soyez ambitieuses ».

Es-tu toi-même financeuse ?

Pas encore ! Je l’ai été uniquement pour des projets où j’ai eu un rôle actif, dans des entreprises que j’ai développées ou aidé à développer. J’aimerais bien un jour investir dans des projets développés par d’autres équipes prometteuses…

🎯 Tes objectifs pour 2024 ?

Accompagner mon équipe pour faire de Mixity la solution SAAS incontournable pour mesurer et piloter la diversité et l’inclusion dans les entreprises.

Sur un autre aspect qui me tient à coeur, je voudrais aider les femmes entrepreneures dans la tech à s’inspirer en ayant accès à des témoignages qui les aident à développer leurs projets et à croire en leur potentiel. Comme ce que vous faites ici avec ces portraits.

Qui plus est, je suis vraiment passionnée par le momentum que nous vivons dans la tech, avec d’un côté, les IA génératives qui nous projettent dans un futur incertain, et de l’autre, la prise de conscience environnementale et sociale qui pousse à innover autrement. C’est vraiment passionnant.

🙌 Penses-tu à une femme avec qui tu aimerais travailler, ou être mise en relation ?

J’espère avoir l’occasion de collaborer un jour avec Catherine Barba, Aurélie Jean ou Elisabeth Moreno. Ce sont toutes les trois des role models tech, avec une vision forte sur l’innovation, l’entrepreneuriat, les grands enjeux de notre société. Et avec des parcours incroyables ! 

On doit aujourd’hui innover mieux et ces femmes talentueuses sont une richesse pour notre écosystème tech à la française.

✨ As-tu en tête une femme qui t’inspire à nous faire découvrir ?

La femme qui m’inspire le plus aujourd’hui fait partie des 100 personnalités influentes dans l’IA récemment identifiées par Time : Margrethe Vestager, Vice-Présidente exécutive de la Commission Européenne.

Elle vient de mettre en pause son mandat, pour postuler à la présidence de la Banque Européenne d’Investissement. Elle n’a rien lâché face à des acteurs comme Google pour imposer la taxe GAFA et son action pour engager rapidement en Europe un « IA Act » sur les usages de l’IA et le besoin de contrôle, est tout à fait louable !

Je suis vraiment admirative de son action et des positions qu’elle défend sur ces sujets.