La Cantine x La French Tech Nantes lance un nouveau dispositif, TECH CARE pour remettre le soin, l’écoute et l’entraide au cœur de nos pratiques entrepreneuriales.
Inclusion
New !Tech Care, un programme inédit pour (re)mettre le soin au coeur de l’écosystème
mercredi 3 décembre, 2025
7 min
Tout d’abord, commençons par définir le Care
Le care est une « éthique du soin, de la sollicitude ». Ce terme anglais, qui signifie « prendre soin, s’occuper de », est devenu populaire à la suite des travaux de la psychologue américaine Carol Gilligan en 1982 sur l’éthique du care, dans le cadre d’une étude de psychologie morale.
Parfois traduit en français par « soin », « souci », « sollicitude » ou « dévouement », le mot care est souvent utilisé tel quel, faute d’un terme suffisamment riche en français pour rendre compte de sa polysémie. En effet, il désigne à la fois l’attention portée à autrui et les pratiques de soin.
Dans son ouvrage Une voix différente, publié en 1982, Carol Gilligan établit un lien entre le care et les femmes. Pour l’autrice, le care est une tâche effectuée en grande partie par les femmes et, de surcroît, par des femmes le plus souvent racisées.
Quarante ans après la parution de son ouvrage, les préoccupations liées au care semblent toujours plus au cœur des femmes : 80 % des personnes qui ont participé à nos Tech Care Days sont des femmes.
Prendre soin des équipes c’est prendre soin des managers et des collaborateurices
Tech Care est un dispositif pérenne lancé en novembre dernier. Pour événementialiser ce programme, nous avons orchestré 14 événements du 13 au 20 novembre 2025. Nous avons parlé de bien-être et de santé mentale au travers de formats variés et complémentaires :
- Un déjeuner sur le thème « comment rebondir après sa startup ? »
- Une conférence théâtralisée sur la santé mentale
- La présentation d’un baromètre de la santé mentale, d’un observatoire sur la « Santé mentale & qualité de vie au travail » et d’un baromètre sur la santé des dirigeant·es
- Un cours de Yoga énergisant pour démarrer la journée en forme
- Des ateliers : sur la santé mentale, sur le retour à soi (sophrologie) ainsi que sur les violences sexistes et sexuelles au travail
- Deux tables rondes : une sur le bien-être au travail comme vecteur de performance et une sur la santé des dirigeant·es et comment apprendre à se préparer comme un·e athlète
- Un retour d’expériences sur « comment prendre soin de soi et des équipes en tant que CEO






Nous remercions chaleureusement toutes les personnes qui sont intervenues : Carole Sens, Alexandre Imbeaux, Marion Pageot-Raith, Antoine Veugeois, Pauline Plantrou, Lucie Valette, Hélène Clavreul, Amandine Coldeboeuf, Catherine Thibaudeau, Mélodie Leduc, Émilie Giraudet, Anaïs Vivion, Vincent Roux et Karine Gandon.
Que retenir de tout ces évènements ?
Lise et moi avons laissé trainé nos yeux et nos oreilles pendant ces Tech Care Days. On vous partage ce qui nous a marqué :
L’OMS définit la santé mentale comme : “Un état de bien-être qui permet à chacun de réaliser son potentiel, de faire face aux difficultés normales de la vie, de travailler avec succès et de manière productive, et d’être en mesure d’apporter une contribution à la communauté. »
Quelques chiffres à retenir :
- 1 Français sur 5 vit avec un trouble psychique (≈ 13 millions de personnes).
- Les troubles psychiques sont aujourd’hui l’une des premières causes d’arrêt de travail longue durée
- Le coût du mal-être psychologique au travail estimé à 13 500 € par salarié·e en souffrance (Institut Sapiens, 2021)
- 20 % des cadres ont été arrêtés au moins une fois en 12 mois pour stress, anxiété ou épuisement professionnel.
- 61 % des entreprises ayant instauré des politiques de QVCT constatent un effet positif sur la santé mentale de leurs salarié·es. Ce chiffre monte à 71 % pour les employeurs les plus avancés sur le sujet.
Quelques outils et astuces :
- Le baromètre de la santé mentale développé par la Jeune Chambre Économique de Nantes Métropole Sud Loire
- La Communication Non Violente comme outil pour prendre soin de ses relations
- La formation aux Premiers Secours en Santé Mentale (PSSM)
- Nommer un·e référent·e en santé mentale
- Former les personnes managers et encadrantes
- Accompagner individuellement en plus possible les salarié·es
Prendre soin d’une entreprise c’est prendre soin de son/sa dirigeant·e
La matinée du jeudi 20 novembre était dédiée aux personnes qui dirigent les entreprises.
Comment va la santé des dirigeant·es en 2025 ?
L’association 1nspire est venue pour l’occasion nous présenter son baromètre de la santé des dirigeant·es (plus de 700 réponses) et nous a révélé une réalité alarmante : la vulnérabilité des dirigeant·es, souvent invisibilisée, menace à la fois leur santé et la performance de leur entreprise.
Selon le baromètre, 40 % des dirigeant·es se situent en zone de vulnérabilité, avec des symptômes « normalisés » (troubles du sommeil, épuisement, isolement) qui altèrent leur capacité décisionnelle. Les femmes, les dirigeant·es d’environ 47 ans et les entrepreneur·es solo sont particulièrement exposé·es, en raison de pressions multiples ou d’un manque de soutien.
Pour y remédier, l’association propose plusieurs solutions concrètes :
- un auto-diagnostic régulier via une matrice de vulnérabilité,
- l’adoption de routines saines,
- la participation à des réseaux de pairs (réduisant la vulnérabilité de 10 à 15 %),
- la remise en cause des modèles de leadership « super-héros ».
L’enjeu est clair : le bien-être des dirigeant·es n’est pas un luxe, mais un levier stratégique pour la résilience des organisations. Une invitation à repenser le leadership en plaçant l’humain et la durabilité au cœur de la performance.
Prendre soin de soi et des équipes pour une entreprise en bonne santé : les conseils d’Anaïs Vivion

Anaïs Vivion, CEO et fondatrice de Beapp partage sa vision su leadership « Comprendre sa vulnérabilité est loin d’être une faiblesse, et se transforme parfois en levier de confiance et de performance ».
Son expérience montre qu’exprimer ses doutes devant ses équipes renforce la cohésion interne, surtout dans un contexte économique incertain et exigeant.
Pour Anaïs, deux piliers sont essentiels :
- une communication transparente (via des ateliers de parole et des points réguliers),
- et des rituels de reconnaissance, comme la « cérémonie du cadeau », qui valorisent les réussites et recréent du lien.
Elle recommande également de briser l’isolement des dirigeant·es en s’appuyant sur un « conseil des sages » diversifié (entrepreneur·es, RH, financier·es…), afin d’éviter les biais décisionnels.
Face aux défis technologiques qui entraînent du changement — et parfois une réticence naturelle, notamment autour de l’adoption de l’IA — elle a misé sur l’expérimentation collective (hackathons, défis) pour impliquer tous les profils, y compris les seniors. Enfin, elle nous a rappelé que prendre soin de soi — par le sport, un entourage bienveillant et des temps de pause grâce au coaching — est indispensable pour diriger avec justesse.
What’s next ?
Tech Care est un dispositif pérenne au sein de l’écosystème tech et innovation. Plusieurs rendez-vous seront proposés tout au long de l’année prochaine. Vous pouvez suivre tous nos évènements dans notre rubrique agenda.
Inscrivez-vous au prochain rendez-vous care
On se retrouve le mardi 13 janvier à 18h30 chez Maison Mousse pour le premier Rendez-Mousse de 2026 Le care oublié : réparer nos liens pour réinventer le monde de demain. Nous aurons le plaisir d’accueillir :
– Clémence Ledoux, Maîtresse de Conférences en Science Politique
– Clémence Montagne, Directrice du Care Design Lab, design en santé, design des solidarités et design public.
– Aude Nyadanu, Doctorante et fondatrice et dirigeante de Lowpital
